1°/Lyon
2°/Rouen
1°/Lyon,premieres
emeutes
Les violences qui secouent
depuis plus d'une semaine les banlieues défavorisées autour de Paris et gagnent
la province, rappellent les scènes d'émeutes intervenues dans l'agglomération
lyonnaise en 1981 et 1990, illustrant le profond malaise de ces zones
déshéritées.
En juillet 1981, dans le quartier des Minguettes à
Vénissieux, près de Lyon, des jeunes, pour la plupart chômeurs et d'origine
maghrébine, incendient des voitures, pour protester contre leurs conditions de
vie.
La "Zup" des Minguettes est constituée d'une quarantaine de tours de
10.000 logements construits dans les années 65, accueillant une population de
35.000 personnes, dont 20 à 30% issue de l'immigration.
En l'espace de
trois mois, les incendies de voitures se succèdent et atteignent le nombre de
180 fin septembre.
Parallèlement, les jeunes s'en prennent ouvertement,
avec l'aide d'une partie de la population plus âgée, aux forces de police venues
rétablir l'ordre.
Tout d'abord désorientés par l'ampleur du phénomène,
les policiers mettent en place, fin août, des barrages systématiques aux abords
des tours.
L'été suivant, le ministre de l'Intérieur, Gaston Deferre,
institue les opérations "anti été-chaud", associant policiers et jeunes dans des
actions communes.
En août 1983, le président de la République, François
Mitterrand, effectue une visite surprise aux Minguettes. A la fin de l'année est
créée la mission "Banlieues 89" pour la réhabilitation des banlieues.
Les
violences à Vaulx-en-Velin ont été déclenchées par la mort, le samedi 6 octobre
1990, du passager d'une moto - Thomas Claudio, habitant du quartier du Mas de
Taureau - heurtée par un véhicule de police. Les jeunes parlent de "crime", la
police "d'accident".
Quelques heures après son décès, le quartier du Mas
du Taureau, symbole de la politique de réhabilitation menée a Vaulx-en-Velin par
la municipalité communiste, devient le théâtre d'extrêmes violences qui dureront
près de trois jours.
Grandes surfaces et magasins incendiés et pillés,
voitures détruites, pompiers et journalistes blessés, bagarres avec les forces
de l'ordre: des centaines de jeunes de cette ville de 40.000 habitants, peuplée
de nombreux immigrés et de plus de 3.000 chômeurs, saisissent l'occasion de la
mort de leur ami pour exprimer par la violence, leur "ras-le-bol" du chômage, du
racisme et du "harcèlement policier".
La violence répétée dans les
banlieues des grandes cités a ainsi conduit à la création, en décembre 1990, de
la fonction de ministre d'Etat chargé de la Ville, qui sera occupée alors par
Michel Delebarre.
2°/Rouen,l'emeute dont un
réalisateur s'inspira pour son film :la HAINE
!!!
1994
Janvier :
Dans les cités de banlieue, les jeunes multiplient les rodéos de voitures volées
et les affrontements avec la police qu'ils prennent comme un jeu.
A
Rouen, c'est l'émeute après la mort d'Ibrahim Sy, tué par un gendarme alors
qu'il se trouvait au volant d'une voiture volée : une centaine de jeunes
cagoulés, armés de lance pierres et barres de fer affrontent la police pendant
trois jours.
29-01 Rouen
: bavure, 400 manifestent, affrontements.
30-01 Rouen
: affrontements, voitures incendiées.
Rouen : aux Sapins : 100,
attaque voiture de police, 1 flic blessé.
05-02 Rouen (20 000), Paris (15 000)
: manifestations contre la « loi Pasqua », affrontements, «
incidents ».
07-03 Rouen
: aux Sapins, bagarre ouvriers-jeunes, 6 flics blessés.
30-09 Rouen,la Grand'Mare:
affrontements aux Sapins, incendie de bus, 100 CRS
Photo : Tag de 'Saïd',tiré du film la Haine,dont le début s'inspire lui
de l'emeute aux sapins,à Rouen ....

Posté le samedi 05 novembre 2005 à 23:16
Modifié le dimanche 06 novembre 2005 à
17:33